Ce matin, le ciel était bas et les lambeaux de brouillard s’accrochaient sur la crête des sapins. Les cheminées des maisons Vosgiennes laissaient s’échapper un courant de fumée aussitôt couché par le petit vent du nord remontant le cours de la Moselle.
En m’arrêtant de-ci de-là, j’ai pu jeter un œil sur les petits cours d’eau des montagnes Vosgiennes, et assisté au beau spectacle des farios en pleine « maintenance » sur leurs frayères, ainsi qu’à la parade d’un couple de canards Mandarin…exilés loin de ses Terres!
Pourtant, en ce début d’hiver, le froid n’était pas au rendez-vous. Pas de neige non plus. Après avoir garé le cheval de fer sur le contre haut d’une des rives de cette belle rivière de seconde catégorie, et sorti de la housse, la canne « fournisseuse officielle de bonheur », j’ai pu, sans tarder, attaquer les entrées des premières fosses avec un train de mouches noyées.
Seul, ce jour de fête, sur les gravières de cette rivière des ballons d’Alsace, je fus gratifié par le père Noël d’un premier décroché puis de deux ou trois jolis ombres communs ayant cueilli ma noyée Poule marron (Ref 4130 Aile marron et corps Rusty Brown cerclé de cuivre ) en potence, sur l’accélération du bas de ligne.
Quel bonheur que de taquiner ces poissons de toute beauté au moment où ils sont en pleine forme.
En parfait enfant gâté, non satisfait de ce don du ciel, et à la recherche de sensations encore plus extraordinaires, j’ai marché sur les bords de la Moselle pour repérer quelques gobages inespérés.
Arrivé en début d’après midi sur un endroit calme, départ d’un bras mort et arrosé par l’arrivée d’un ou deux tributaires, je me suis calé contre un arbre, me fondant dans ce paysage sépia, en attendant que l’improbable s’exécute!
Aurais-je été irréprochable cette année 2016…? Oui, il m’a fallu me rendre à l’évidence …un vieil homme à la barbe blanche, les jambes pendantes de son nuage m’avait pris sous son aile. C’est alors qu’un rond, puis deux me sortirent de cette méditation transcendantale…
Les 9 degrés de l’air, voisins des 8 degrés de l’eau, le taux élevé d’humidité et le ciel très chargé ont permis à quelques larves retardataires de courir sur les cailloux ou de monter à la surface et de s’y transformer pour le plus grand plaisir culinaire d’un petit troupeau d’ombres communs présent à cet endroit. Au menu de fêtes: Quelques magnifiques sulphures, des chironomes bien entendu, quelques petits Baetis très ressemblant à l’espèce Muticus (A vérifier!) et quelques Leuctridés… (Leuctra Geniculata? Par rapport à la période d’apparition?)
La mouche Parachute Ref 1010, la Micro-bille jaune Ref 3011 et également l’imitation de Micro chiro grise Ref 2190 ont pris chacune un poisson. Mais celle qui a gagné à plusieurs reprises est encore et encore… l’Oreille de lièvre en taille 18 Ref 3050.
Voir les ombres décoller du fond et venir se saisir de cette émergente cerclée en poils enlisée dans la pellicule le jour de Noël était un bien beau cadeau pour un amateur de Nature. Ah..l’esprit de Noël!
