Dom et Thierry m’avaient donné rendez-vous sur les eaux claires du lac pour une des dernières parties de pêche de la saison.
A l’approche du lac du Bouchet, les services de l’équipement ont planté les grandes baguettes de bois rouges sur les bords de la route dans l’attente des chutes de neige qui pourraient prochainement rendre plus difficile son accès.
Mais il en faut bien plus pour saper le moral des troupes!
D’ailleurs la température n’était pas très basse, contrairement à ce que j’ai pu vivre les années précédentes au cœur de cette région très, très rude!
La surface du lac n’étant pas encore gelée, j’ai pensé que l’on pourrait pêcher en sèche comme à l’accoutumé. Mais, malgré la présence de quelques chironomes en surface, les gobages se sont fait plutôt parcimonieux sur l’entame de journée. Une ou deux arcs et petites farios s’y sont tout de même laisser prendre mais les dos des truites bleues qui crèvent la surface pour se saisir de ces petites bestioles, et qui me font fantasmer d’habitude, sont restés trop discrets pour continuer à pêcher avec une imitation flottante…il a fallu se rendre à l’évidence!
Seuls au monde…
La présence de la pleine lune ayant une grosse influence sur les éclosions et leurs rythmes, au cours de la journée et de la nuit, a peut-être joué un rôle déterminant. Il aurait peut être fallu pêcher au lever du jour pour bénéficier d’une fin d’émergence nocturne? A cogiter…
J’ai donc troqué ma soie flottante contre une ligne plongeante S3 et accroché un petit poisson en balsa de ma fabrication.
J’ai compté jusqu’à 40 et animé très légèrement pour faire onduler la queue en marabout… La réponse ne s’est pas fait attendre! Quelques chatouillis au bout de la soie ont été sanctionnés par un ferrage ample et quelques chandelles s’en sont suivies…
De grosses arcs plutôt grasses ont été amenées à l’épuisette. Un bon nombre de ratés bien entendu dont certains laissent un goût amer au regard de la touche dense, type « moellon », qu’elles ont provoqué. Avec les hameçons sans ardillons, les poissons se décrochent dans l’épuisette…ou un peu avant! Peu importe, ils repartent réfléchir sur l’avenir sans trop de mal.
Le gros de la troupe s’était en effet décalé vers le fond du lac et il fallait trouver la bonne profondeur pour « toucher du poisson ».
Je regrette, bien entendu, le temps perdu à attendre d’éventuels gobages et le manque d’adaptation de ma part!
Mais mieux vaut tard que jamais… La pêche en réservoir ne fait pas abstraction à la règle: Elle est une école de patience et d’adaptation et ce n’est pas le pêcheur qui décide mais le poisson! Malheur à celui ou celle qui ne l’aurait pas compris et qui veut imposer une technique sans tenir compte d’une analyse lucide de la situation! Observation et action sont le socle de notre loisir. Heureusement pour les poissons que notre cerveau de prédateur est chargé de certitudes et d’informations inutiles qui ralentissent considérablement le cheminement de la réflexion!
L’automne est maintenant derrière nous mais les possibilités de pêche sont encore présentes. A suivre prochainement…