Mon activité de monteur est en pleine expansion et les jours de pêche sont maintenant difficiles à placer dans l’emploi du temps…C’est bien comme cela, mais je n’ai pas beaucoup de photos de poissons à vous proposer!
J’avais signalé à certains d’entre vous, venus me rendre visite sur mes stands de salons hivernaux, mon intention de fabriquer quelques modèles de mouches à Brochets.
Mais comme je n’ai pas pour habitude de faire les choses à moitié… je prends le temps pour progresser dans cette pêche, essayer des modèles, comprendre son fonctionnement et appréhender les déconvenues…. Ce dimanche a été l’occasion de joindre l’activité de marche, indispensable pour découvrir un milieu et un petit moment de pêche de ce fabuleux prédateur.
Prendre des photos, s’agenouiller au milieu des prairies, faire courir sur sa paume de main des insectes en tout genre, sentir les fragrances animales ou végétales est le seul moyen pour comprendre ce qui nous entoure.
Le département de la Lozère est un sanctuaire inépuisable de ressources naturelles et de paysages variés. Y faire traîner ses semelles est une occasion supplémentaire d’accroitre sa richesse personnelle.
Une bonne partie du plateau du lac de Charpal (700 hectares) est classé Natura 2000. (Rassemblement de zones de l’Union Européenne à forte valeur patrimoniale sur le plan de la faune et de la flore).
Forêts d’épicéas, zones de tourbières et prairies sèches s’organisent autour du lac et les espèces y sont variées, parfois rares…dans tous les cas à protéger des activités touristiques et économiques des bipèdes.
Le lac se pêche en « No kill » intégral et avec des hameçons sans ardillon. Il est, de ce fait, magnifiquement peuplé en perches et en brochets.
Les insectes y sont présents en quantité incommensurable et les poissons fourrage peuplant les eaux du lac en profitent toute la belle saison. Les prédateurs ont vraiment l’embarras du choix.
Le lac de Charpal est un terrain de jeu merveilleux pour traquer le brochet à la mouche à pieds dans les joncs et les renoncules aquatiques de bordure. C’est cette pêche de grande discrétion qui me fait le plus rêver. Elle s’effectue dans une eau de faible profondeur, au cœur d’une végétation impressionnante et avec des mouches ondulant juste sous la surface et louvoyant entre les tiges des joncs.
J’ai pêché de 16h à 18h en insistant sur ces herbiers et ai subi une attaque splendide d’un gros pépère qui, après avoir refermé les mâchoires sur mon gros streamer blanc/ chartreuse a bondi hors de l’eau dans une grosse gerbe.Son corps fusiforme d’un « cuivré-doré » à tomber… est venu se contorsionner au dessus de la surface en arc de cercle. Malheureusement et comme c’est souvent le cas…ce splendide spécimen m’a faussé compagnie rapidement dans les herbes de bordure. Instant éphémère mais… magique!
Pas de photo du « loup du lac » mais je reviendrai…mon cerveau en a besoin!
Sur le retour, j’ai croisé Sébastien CABANE avec trois de ses stagiaires. Guide de pêche et accompagnateur en montagne, Sébastien est un grand Monsieur de la pêche à la mouche. Petit par la taille…mais grand par l’esprit, il est un excellent pédagogue qui connaît parfaitement le territoire sur lequel il sévit. Si vous voulez découvrir les subtilités de la pêche au sein de cette région attachante contactez-le au 04.66.44.06.98 ou 06.87.28.83.61 ou bien sur son site www.peche-lozere.com
Le début de la journée a été consacré à la découverte de son écrin et ce n’est bien évidement pas en une poignée d’heures que l’on en fait le tour…mais c’est un début!
La pause déjeuner s’est effectuée dans une clairière au bord de l’eau en même temps qu’une éclosion de Sialis… et au milieu des Narcisses des poètes…jolie cantine!
Qui dit tourbière dit libellules… fraîchement écloses parfois unique et handicapée! La libellule « quadrimaculata » à l’aile atrophiée et donc à trois taches en ferait perdre son latin à LINNE qui l’a identifiée en 1758!
Ce dimanche, les petits tributaires du lac de Charpal amènent des nappes de « spents » témoins d’une éclosion passée mais impressionnante, notamment de Baetis Niger. Les flaques du pourtour du lac recèlent également des insectes morts comme beaucoup de moucheurs aimeraient constater sur leurs rivières fétiches! Ces insectes ayant passé la grande majorité de leur vie dans le milieu aquatique y retournent pour y mourir. Ils sont, à y regarder de plus près, comme des petits vaisseaux perdus au milieu de la voûte céleste…
Pour finir cette balade dominicale, au milieu des orchidées et des pensées aux dégradés de bleu et de violet, nous avons eu la surprise de rencontrer quelques coléoptères dont le hanneton horticole…qui me semble un peu précoce en Margeride cette année.