Avec le développement de la fameuse et dangereuse ramification Internet et des réseaux utilisant l’image comme moyen de communication … les clichés de poissons toujours plus grands crépitent sur la toile et font la une de la presse halieutique. Les pêcheurs sont matraqués, baignés dans ce contexte et donc éduqués pour s’arrêter au « Combien »….
Néanmoins il reste le « Comment »…
En effet, il reste en suspend une question fondamentale… Comment ce poisson a-t-il été trompé?
Seuls le poisson piqué et le pêcheur qui tient la canne le savent et ils savent aussi si cet acte mérite… la légion d’honneur!
La pêche, pour la majorité d’entre nous , pauvres pêcheurs, est une succession d’actes manqués et de coups de ligne plus chanceux. Dans cet enchaînement hasardeux, et pour progresser et s’approcher du sommet de l’Art de la pêche à la mouche, le pêcheur se doit d’analyser le chemin qu’il a effectué pour chacune de ses captures.
Un mauvais acte de pêche ou un acte facile peut parfois être malencontreusement récompensé par la prise d’un gros poisson. Certes le combat qui en découle est bien évidemment source d’émotions mais il ne doit pas être la seule finalité, je pense.
La qualité du coup de ligne doit être le Graal à poursuivre pour progresser et se construire.
Ainsi, sur les photos ci-dessous, cette grosse truite piquée par votre serviteur sur la rivière d’Ain suite à un lancer « arbalète » ne lui laisse pas meilleur souvenir que sa voisine plus petite, piquée à 18 mètres au terme d’une approche très silencieuse sur une petite rivière du Cantal avec un seul couloir potentiel de circulation de la soie dans la végétation et une observation préalable délicate des quelques fourmis engluées dans la pellicule que seules ce poisson prenait de manière très espacée.
Ces petits poissons aux robes magnifiques victimes d’un coup presque parfait méritent largement les applaudissements et les honneurs du photographe pêcheur! N’est-il pas?