Il y a quelques jours, j’ai repris la route des terres à lentilles!
Lorsque les « Black Pennel », les « Micro-Diptères » et les « Chiros en CDC » frétillent dans les boîtes et ne tiennent plus en place, il est temps pour moi d’aller renouer avec la pêche sur le lac du Bouchet (43).
En arrivant sur site, j’ai pu constater les aménagements réalisés par le conseil régional et aussi la présence d’une grande bâche sur laquelle on peut clairement comprendre les revendications des opposants au projet, des utilisateurs mécontents: Travaux démesurés…argent public gaspillé…!
Et oui, en France on ne sait pas quoi faire de l’argent public alors certaines têtes pensantes se chargent de le jeter par les fenêtres! Il n’est pas pensable de conserver un site naturel en l’état. Il faut y refaire les chemins (rouges pour ne pas que les touristes se perdent!), placer des bancs tous les 20mètres, installer des barrières et des panneaux explicatifs pour les contribuables incultes et tout faire pour les empêcher d’aller se promener dans les bois…se faire manger par les loups!
Quand je vois l’esprit et le respect Suédois pour leur environnement et quand je vois le nôtre… j’ai la nausée.
Bref revenons à la pêche avant que les abeilles ne me bourdonnent trop près des oreilles.
J’avais prévu les cinq couches et mon choix allait rapidement être justifié: 10°, 50 km/h de vent et un taux d’humidité certain…
Par contre, dès la mise à l’eau de ma coque de noix j’ai senti que la température de l’onde anormalement haute pour la saison n’allait pas aider à la pratique.
Il n’a pourtant pas fallu attendre trop longtemps pour que mon petit streamer de surface se fasse claquer le beignet par une belle arc du lac. Un peu plus tard une deuxième du même gabarit explosera de rage de s’être fait piéger par le petit poisson flottant qui sera bientôt au catalogue des mouches « De plumes et d’acier ».
Une petite perche et quelques chevesnes ont également goûté à l’époxy. Après avoir troqué la couleur du streamer et essayé une teinte pêche, une troisième arc se fera capturer mais de taille inférieure aux deux premières.
A la mi-temps, le soleil a percé les épais nuages et les attaques se sont tues. Silence radio pendant près de trois heures!
Les belles, avaient vraisemblablement été se réfugier dans la couche d’eau inférieure pour garder un flux ambiant plus convenable. La bobine de soie plongeante étant restée sagement dans le coffre de la voiture, j’allais profiter de ce manque d’appétence pour palmer sportivement en long et en large et faire un peu de « sport ».
Ce n’est en effet que lorsque le ciel fût à nouveau d’un gris très chargé que quelques poissons ont refait une brève apparition avant l’extinction des feux. Cette fois j’avais opté pour baigner une sauterelle verte dans les belles vagues du Bouchet. C’est à cinq reprises que l’orthoptère s’est fait happer dont deux jolis ferrages sur le nez…histoire de ne pas partir sans en avoir raté quelques unes!
Une demi-douzaine de truites mise à l’épuisette ce jour dans des conditions difficiles! Ce n’est pas le Pérou… mais cette journée m’aura donné l’occasion de sortir quelques modèles de mouches en altitude.
Cette sortie m’aura aussi permis de livrer un combat mémorable avec la truite ci-dessus qui après avoir croqué dans la sauterelle, a pris le fond sans vouloir le quitter, un peu comme un barbeau du vieux Rhin!
Moi c’est sûr, je vais attendre quelques temps, que la masse des eaux du lac perde quelques degrés, avant de revenir sillonner la surface. Le temps laissé aux chiros d’émerger et de créer des petits marsouinages en pointillés comme je les aime tant!
Le lac du Bouchet, une terre de lentilles mais une terre de pêche aussi.