Il y avait un sacré parfum d’automne dans ma dernière sortie pêche. Le thermomètre était redescendu à 14 degrés le matin et ce fût un grand plaisir de remettre une petite laine après la vague de chaleur dévastatrice que nous avons subi.
Le manque d’eau a prématurément fait jaunir et rougir certains arbres et arbustes et les bords de la basse rivière d’Ain étaient magnifiques. Le niveau d’eau est resté à peu près stable jusqu’au soir et même si le manque de lumière a rendu la pêche à vue peu praticable, je n’ai pas détecté beaucoup de truites en activité. J’ai fait détaler une belle cuivrée dans peu d’eau alors que je ne m’attendais pas à en trouver une à cet endroit. J’ai raté une « 50 » passée presque sous mon nez et venue se placer dans une petite veine à côté de moi. La présentation d’une petite nymphe coton noire, idéale dans cette situation, l’a fait se décaler au premier passage mais le pêcheur avait les neurones encore endormis et le ferrage tardif n’a eu pour effet que de lui donner envie d’aller trouver ailleurs un coin plus tranquille!
Puis une longue traversée du désert s’en est suivie…Jusqu’à la fin d’après midi où de très petits « sulphures » se sont mis à éclore de manière sporadique puis plus soutenue jusqu’en soirée.
Mais là, j’ai pris une grande leçon! Ces splendides étendards gobaient sur les petits voiliers couleur souffre sans la moindre intention de s’arrêter! Le problème, c’est qu’ils ne prenaient que les subimagos et que l’imitation devait posséder les 4 prérequis incontournables pour être aspirée: la couleur souffre exacte, un haut niveau de flottaison, le profil parfait et la bonne taille (20)!
Le comble pour un monteur de mouches…c’est d’avoir les 4 incontournables dans sa boîte, mais sur des mouches différentes! En bref je n’avais pas la bonne taille et là, je n’ai pu que regarder…ou presque. J’adore voir ces ombres communs, véritables chefs d’œuvres de la Nature, percer le film et venir chiper ces triangles diaphanes immobiles le temps d’un bref instant et qui dérivent en miroitant sur l’onde. La pêche avale est souvent l’arme indispensable avec cet adversaire, la finesse de la pointe en 10 centièmes aussi, mais ce soir, il fallait l’imitation exacte et je ne l’avais pas!
J’ai tout de même pu en capturer un ou deux mais la mouche la plus approchante, certes qui ne réussissait pas l’examen à chaque fois, est restée piquée sur le dernier poisson ayant rompu le bas de ligne de rage.
Je suis resté seul cette soirée, au milieu des gobages et des « Sulphures » voletant et dérivant…avec très peu de rentabilité mais juste quelques prises pour entretenir le mystère autour de ce poisson si attachant.
20h: Le clocher du village le plus proche a sonné le glas pour la pêche de la truite en première catégorie, mais a célébré aussi pour moi la pratique d’autres types de pêches à venir qui , je l’espère, me rempliront d’émotions.
Nb; Avec ou sans point sur la carte d’identité, ce poisson est sublime!