Lorsque les longs bas de lignes commencent à s’accrocher dans les branches, lorsque le pêcheur à la mouche n’ose même pas imaginer sortir quelques mètres de soie du moulinet pour poser sa mouche contre le petit bloc qui émerge juste devant lui, lorsque la configuration de la rivière rend la pêche à la mouche impraticable, lorsque même au « Tenkara », les arabesques deviennent injustifiées, il existe un moyen de poursuivre son exercice tout en continuant à présenter les mêmes mouches.
Les habitants du massif central connaissent bien ces silhouettes de « pêcheurs à la barre » arpentant le bord des ruisseaux à la recherche des petites truites des rivières granitiques. Fiers dans leurs bottes, main droite sur le talon d’une grande canne au coup de 6 mètres et main gauche en support devant eux, ils déposent un insecte naturel, esché sur leur hameçon dans les moindres recoins des rus.
Le novice, que l’apprentissage de la pêche au fouet rebute, pourra trouver ici un moyen très ludique de s’initier au sens de l’eau. Mais le pêcheur à la mouche qui aura envie de tenter l’expérience ne sera pas déçu non plus.
Pensez donc… Ce type de pêche requiert très peu de matériel.
Les 4 ingrédients de la pêche à la barre:
*Une canne au coup (6m environ), en carbone à emmanchements ou télescopique pour un confort maximum….la plus légère possible.
* Une bobine de fil nylon de 14 centièmes
*Une petite boîte avec quelques modèles de mouches « De plumes et d’acier » bien sûr!
*Une petite fiole de graisse à traire…pour imprégner les modèles que l’on fait patiner sur l’eau sans possibilité de les sécher avec les faux lancers.
Vous voilà équipés pour de longs moments de plaisir au cœur d’espaces naturels fantastiques.
Le jeu consiste à remonter le cours des petits ruisseaux en usant de la plus grande discrétion et à présenter sa mouche suspendue à 1,50m du bout du scion, sur les moindres postes à poissons. Un jeu d’enfant qui développe ou renforce la connaissance du milieu.
Vous serez surpris de la vitesse à laquelle les truites peuvent s’emparer de l’intrus flottant. Les attaques sont violentes et réveillent à chaque fois l’enfant pêcheur qui sommeille en vous.
Les truites, finalement assez peu sollicitées de cette manière, sont souvent joueuses. Les ferrages ratés, les décrochés seront nombreux. Lorsqu’il sera engagé, le combat sera alors difficile et il faudra faire preuve d’une bonne organisation pour réduire rapidement le levier de la canne soit en la démanchant soit en faisant glisser les brins des cannes télescopiques. Il faut l’avoir vécu pour comprendre que le jeu d’enfant, qui est de déclencher l’attaque, se transforme en ruse de sioux pour avoir la chance de remettre à l’eau un poisson capturé.
Souvent, les « vieilles mains » du massif central font sauter les truites dans le pré! Mais il ne tient qu’à vous de donner au combat la sportivité inhérente à la pêche moderne…
Bien entendu, il s’agit d’une pêche adaptée aux petits ruisseaux. Il est évident que les poissons touchés avec cette méthode ne peuvent être que de petits poissons d’une vingtaine de centimètres, sous peine de rompre le court fil d’Ariane qui vous relie à lui!
Mais ces poissons sauvages méritent de l’admiration et du respect.
C’est une pêche paysanne estivale bien sympathique à essayer absolument. Une pêche qui ne se cache pas derrière une remorque de matériel. Une pêche dont la simplissime technique ne suffit pas à remplir les pages d’un livre. C’est une pêche d’action et d’observation que n’importe qui peut pratiquer. Sortez les cannes au coup des greniers, vous allez vous amuser!
NB; Les mouches sèches « De plumes et d’acier » pour pêcher à la grande canne. Cliquez sur les liens:
Bonjour et merci pour cet article.