Les ennuis de santé étant maintenant derrière moi, j’avais hâte de continuer la rééducation en joignant l’utile à l’agréable! L’hiver traînant les pieds,  j’ai voulu rejoindre mon lac préféré avant que la neige et la glace ne le recouvre …

J’ai donc repris la route du basalte avec ses terres à lentilles et ses maisons de pouzzolane sombre. Tous les 50m, les piquets à neige jalonnent bien la route qui mène au lac du Bouchet mais il ne reste rien de la première chute de neige de l’année.

Par contre les pointes des épicéas bien chahutées à l’approche de l’ancien cratère, m’ont indiqué que le vent allait bien être de la partie et que la rééducation allait être éreintante!

La région de Cayres jouissant d’un micro-climat plutôt défavorable … le souffle froid du vent n’a rien arrangé au ressenti des 6 petits degrés du thermomètre.

Après  avoir pris le chocolat chaud d’usage à l’auberge du lac, et en discutant avec Christian MARION-LASHERME, le maître des lieux, j’ai appris que la communauté de communes avait décidé d’interdire le stationnement des véhicules le long de la route qui mène au lac dans le cadre de l’éco-développement du site! (Déjà le terme est louche et fortement antinomique!)

Nos chers technocrates, qui doivent s’ennuyer dans leurs bureaux, ont le chic de nous gouverner en nous compliquant la vie systématiquement! Dans le projet d’aménagement du site, il faudrait laisser la voiture sur un parking situé à 1km500 de l’auberge et redescendre à pieds pour y consommer! Un bon moyen de supprimer quelques emplois?

Je crois que cette aménagement va plaire à tous, en hiver, dans le froid et la neige et surtout à 3h du matin, dans le brouillard, à la suite du repas de famille bien arrosé … A mon avis, certains risquent de ne plus retrouver leur véhicule!

Cerise sur le gâteau, ils supprimeront également le parking juste au dessus de la plage! J’imagine sans peine que cette aire de stationnement deviendra payante dans quelques temps…

Moi je ne m’étonne plus qu’un Français sur deux ne vote pas!

Si vous êtes un usager du site et que vous n’avez pas encore manifesté votre désaccord auprès des instances, veuillez écrire un petit mot à veronique.morel@hauteloire.fr pour vos remarques concernant les abords de l’auberge et herve.caroff@onf.fr pour les aménagements de la plage.

Bon revenons à la pêche!

Après avoir superposé de nombreuses couches de vêtements chauds, le bonnet polaire enfoncé sur la tête jusqu’au cou, je me suis enfin glissé à l’eau. En effet, il m’a fallu palmer avec ardeur pour lutter contre la dérive. Aucune manifestation de poissons que ce soit en surface ou en profondeur! Seul, à la dérive … le vent et les vagues pour unique compagnie pendant de longues heures!

Je me suis amusé à faire tout le linéaire de rives battu par le vent sans succès.

Épuisé, j’ai pris la décision, certes un peu tard que j’allais jeter mes dernières forces dans la bataille, et traverser la totalité du lac pour aller voir au départ du vent ce qui s’y passe ! Quitte ou double en quelques sortes!

45 hectares à couper en deux par tempête sur un float tube … cela résonne un peu comme la légende de Sisyphe racontée par Homère… Vous savez,  celui qui avait été condamné par les juges des enfers et qui devait rouler son rocher jusqu’en haut d’une colline et  une fois arrivé en haut, le rocher retombait en bas de la côte et il lui fallait recommencer!

J’y ai mis le temps mais j’ai réussi…certes il était déjà 15h et ce ne sont pas les prises de la traversée qui m’ont remonté le moral!

Aussi, lorsque j’ai pénétré, avec discrétion, dans l’étroite frange d’eau calme sur la rive opposée et qu’un gros gobage a littéralement explosé à 3m de la pointe de mon embarcation, la fatigue ne s’est plus fait sentir!

L’unique « chiro » que j’ai vu sortir maladroitement de l’eau ne m’a pas décidé à nouer une imitation de la sorte. Les poissons semblaient être présents mais pas encore actifs en surface. J’ai donc opté pour un zonker blanc et rouge avec la ferme intention d’explorer les deux gros arbres immergés qui se tenaient face à moi. Bingo!

Quelques poissons sont venus goûter ma fine peau de lapin et certains y ont mordu un peu plus franchement que d’autres. A l’image de ce joli saumon atlantique de Chanteuges, longiligne, venu passer sa retraite dans les eaux claires du Bouchet!

Après avoir tenté ce qui était caché au sein des branches immergées, et vu quelques chiros supplémentaires et logiquement quelques gobages correspondants, je me suis décidé à les tenter en sèches.

Les montées sur ce modèle très efficace en réservoir ne se sont pas fait attendre! Si vous souhaitez pêcher en sèche tout l’hiver, n’hésitez plus: Le chiro imago Ref  1090 est la seule référence qu’il faut posséder. Fervent pratiquant de la pêche en réservoir hivernale … je ne croise que des chiros sur l’eau et au calme … les poissons les gobent tout l’hiver!

Le retour le long de la bordure « Est », entre chien et loup, m’a procuré de belles émotions avec de nombreux jeunes cristivomers et truites farios qui sont retournées, un peu plus éduquées au fond du lac pour y passer l’hiver.

Après une longue première partie de la journée consacrée à la rééducation dans les vagues, j’ai enfin obtenu une belle récompense sur la deuxième partie  en pouvant alterner la pêche en sèche et au streamer avec un bon succès pour un mois de décembre. Un cadeau de Noël avant l’heure…? Je reviendrai certainement pour voir si d’autres cadeaux m’y attendent…