Je voulais aller voir comment la basse rivière d’Ain se comportait en ce début de saison. Malgré 150 mètres cube de débit, un vent du nord assez froid et une date un peu précoce, j’avais envie de ressortir la canne à mouche de la housse!
J’avais décidé de faire le tour des blocs immergés sur le début de journée, avec un streamer en peau de lapin, pour tenter une truite en embuscade. Mise à part une superbe décharge sur une belle dérive le long d’une petite succession de rochers (Ceux sous l’eau blanche en bas à gauche de la photo ci-dessus), je n’ai rien vu de bien satisfaisant! Évidemment…ce poisson raté n’est pas venu goûter au zonker une nouvelle fois.
Cinq espèces de papillons s’étaient données rendez-vous sur une même petite clairière à côté d’une belle lône aux eaux claires: Une « Petite Tortue », un « citron », un « Robert le Diable », Un « Flambé » et un « Paon du jour »… peut-être pour fêter le printemps?
Un couple de Crapauds communs immortalisés, dont le voyage prénuptial touche à sa fin et qui, malgré les chamboulements liés aux crues retrouvent, sans GPS, son lieu habituel de ponte.
J’ai ensuite passé l’après midi à couvert, au milieu des vorgines et des bois morts en attendant une éventuelle émergence de brunes de Mars… mais sans succès. Quelques Baetidés se sont mis à éclore en début d’après midi mais, seule, une paire d’ombrets s’est attablée… Repas de courte durée d’ailleurs.
La photo de cette belle gravière me ramène 35 années en arrière lorsque, trouvant une vielle « encyclopédie de la pêche » en farfouillant dans la bibliothèque familiale, j’étais tombé amoureux d’un cliché de ce type, d’un poisson tacheté de points noirs sur la page suivante portant le joli nom de Thymallus… J’avais alors, sans internet, dévoré les lignes qui traitaient de cette élégante technique de pêche… et qui ne m’a plus jamais quitté ! Le poids des mots, le choc des photos!
Bon, le moucheur devra attendre quelques jours avant de tomber sur une éclosion d’insectes digne de ce nom. En tous cas, il était très plaisant de fouler à nouveau les bordures de cette belle et grande rivière Française en évitant d’écraser les Primevères et les Morilles…!