C’est dur la pêche à la mouche… Des heures d’attente, des positions de sioux, des journées entières sans manger, sans relâche, pour enfin, jour de chance, décider une belle zébrée qui vient ravir l’artificielle comme pour vous féliciter de l’avoir bien présentée, comme un bon point, comme une image… comme un sacre !

Mais lorsque le début du combat prometteur laisse déjà la place à la photo virtuelle que l’on va pouvoir faire et que les démarrages sourds cessent brusquement, laissant cette fois-ci comme du mou dans ce jeu de tir à la corde … tout s’écroule ! Les jambes coupées, les bras qui tombent laissent au pêcheur « apnéïste » un remord cinglant. Comme tombé du tapis volant sur lequel il s’était envolé 5 minutes plus tôt … on vient de lui casser son jouet, de crever son ballon !

La soie qui vient se coller petit à petit contre sa canne lui permet rageusement d’attraper le reste du bas de ligne et procédant comme pour une pièce à conviction, analysant l’ensemble des coutures, son œil d’expert apportera la réponse à la question … « Où a eu lieu la rupture ? »

De cette observation dépendra son degré de culpabilité … pointe tirebouchonnée et le nœud sera immédiatement en cause renvoyant le coupable à son incompétence et à son impatience !

Cassé net au milieu et le soulagement envahira soudain le pêcheur qui saura alors que l’adversaire était de taille et que c’est bien lui qui a volé la victoire blanchissant de ce fait le propriétaire de la ligne.

Sorti plus léger du marasme psychologique dans lequel il s’était fourré, il pourra, cœur léger, nouer une autre pointe et continuer sa quête.

Mouche peche « De plumes et d’acier » Les casses