Hier, j’ai repris contact avec la rivière. Quel bonheur ! Moi qui jamais ne pêche le week-end, j’avais peur de trouver un pêcheur tous les 20 mètres, ce qui, me connaissant, m’aurait fortement irrité !

Et bien non, même pas mal ! Une fréquentation tout à fait convenable pour un jour de repos dominicale.

Une rivière calcaire en ordre parfait, une météo couverte le matin et pluvieuse l’après midi avec quelques degrés suffisants au mercure ! Même si ces conditions étaient plutôt correctes pour une entame de saison, je ne m’attendais pas, bien sûr, à faire de nombreuses prises et j’avais, dans mon esprit, labellisé cette journée sous le signe de la « Reprise de contact » !

Je m’étais fixé une pêche d’exploration au « Zonker »  en fin de matinée en m’appliquant à faire dériver mes peaux de lapin autour des gros blocs parsemant la rivière et qui sont de bien belles caches à salmonidés. Sur 1h30 de prospection je n’ai eu qu’une attaque bien sympathique. Elle s’est produite au milieu d’une veine d’eau un peu sablonneuse, où je ne m’attendais pas à voir un poisson … moins concentré donc, je n’ai pu qu’assister visuellement au décollage de la belle truite qui, pour l’occasion, avait fait preuve d’un mimétisme remarquable … Ce beau poisson a donc réussi à goûter au lapin sans se piquer sous mes yeux encore tout ébahis. Quel talent !

Je n’aime pas beaucoup ce type de pêche en réservoir, mais je prends beaucoup de plaisir à « streamer » sur ce type de rivière moyenne. Les calculs de dérives sont intéressants, il faut véritablement chasser les poissons, observer les repères potentiels et ne pas hésiter à lancer là où cela semble impossible au risque de casser. C’est une pêche d’explorateur qui récompense, je crois les plus audacieux et les plus discrets.

Aux environs de 14h, avec l’arrivée de la pluie fine, comme dans les livres … a débuté une délicate éclosion de  « Baetis Rhodani ». Ces magnifiques éphémères de fin d’hiver et de début de printemps, qui n’hésitent pas à sortir de l’eau lorsqu’il fait froid et humide et que les arbres portent encore des bourgeons,  ne faisaient monter que des  « ombrets » au milieu de la rivière, sur mon secteur. Dommage … Il est vrai que ne pouvant pas, à cette période de l’année, marcher dans l’eau, la prospection des bordures reste délicate. Il y  avait, peut-être, quelques truites invitées au repas mais je ne les ai pas croisées.

Après un changement de secteur, j’ai pu identifier une jolie truite collée au fond dans une petite veine d’eau pas très profonde mais qui n’était pas active. J’ai tout de même, tenté le coup en nymphe à vue avec un modèle en faisan et une petite collerette rouge pour essayer de jouer sur son agressivité mais au 4^ème passage, elle m’a fait comprendre que je la dérangeais !

Pas de truite sur la photo pour cette première journée mais une bonne remise en route avec la vision de quelques beaux poissons et cela suffit amplement à mon bonheur …