Après « marcher sur le sable », « dansons sous la pluie »… les hommes s’éclatent en piétinant les petits cours d’eau !
Cette fois-ci c’est le pompon ! Bien assis dans mon canapé et après avoir pris dans les dents les tumultes comiques de la vie politique française, les éclats d’obus à Gaza et les trafiques de drogues à Marseille… voilà que notre présentateur favori du 20h m’achève en clôturant l’aliénante source d’informations quotidienne sur une activité de plus en plus en vogue sur notre territoire… le « ruisseling » ou la randonnée dans l’eau !
A première vue, en plein été, on pourrait trouver plutôt sympa de barboter dans une eau fraîche en profitant des joies de la montagne…
Mais en prenant un peu de recul sur cette activité naissante, on pourra vite s’apercevoir que le piétinement abusif et répété lié aux passages de groupes sera catastrophique pour la pérennité de la biomasse vivant sur et sous les cailloux de ces têtes de bassins.
En milieu relativement hostile comme le milieu montagnard, la nature n’a pas beaucoup de temps pour assurer la descendance de ce qui vit ici. Je ne pense pas que fouler à répétitions ces petits cours d’eau naissant, sur 80% de leur largeur, l’aide à accomplir le travail !
Je ne vois pas d’inconvénient à une pratique de l’activité sur rivière gelée comme un dérivé de l’escalade sur glace mais pas lorsque la vie s’est à nouveau emparée des lieux !
Pourquoi l’homme a-t-il toujours besoin de trouver de nouvelles idées pour accabler la nature ?
Comment un guide de moyenne montagne qui vit et travaille dans un milieu qu’il doit évidemment aimer et respecter peut se permettre de faire remarquer en même temps à ces clients la raréfaction de certaines plantes ou oiseaux, et entraîner avec lui des groupes de touristes à écraser les larves aquatiques qui devraient demain nourrir ces mêmes volatiles ?
Pourquoi les pratiquants eux-mêmes, qui, toute l’année, vont donner des leçons de tri sélectif à leurs voisins, imaginent de manière réductrice l’eau comme un fluide… stérile ?
Pourquoi ne faisons-nous pas preuve plus souvent de bon sens ? Parce que nous sommes en vacances et que le bon sens demande trop d’efforts ?
Je pense que nous n’y sommes pas sensibles car nous ne connaissons pas … Allez un petit effort…observons, interrogeons-nous, apprenons et nous comprendrons !