Les jours défilent , les années s’enchainent. Déjà, nous avons traversé à toute allure… le premier de l’an! L’impression d’être assis sur la banquette d’un wagon fou…sans frein! Et puisque la sentence est la même pour tous, autant profiter du paysage qui passe!
Notre petit train traverse le plein hiver, soufflé par « Carmen » et bousculé par « Eleanore », il essuie quelques tempêtes de neige du côté du massif central…Enfin de l’eau pour les rivières!
Sous chaque pont que nous enjambons, les truites assurent leur descendance, sans bruit et en s’adaptant tant bien que mal aux conditions que nous leur avons laissé. La Nature a les épaules démesurément solides!
Derrière la fenêtre de mon compartiment « atelier », d’où sortent chaque jour quelques dizaines de mouches, je me prends parfois à imaginer la destinée des milliers de celles que vous avez adoptées…Certaines ont vraisemblablement dû regagner la vie sauvage, accrochées à un arbre ou piquées sur une branche de fucus, chahutées par le ressac! D’autres ont peut-être déjà fait le tour du monde…Il se peut aussi qu’une heureuse élue ait rapporté à son propriétaire le poisson d’une vie…?
Allez, pas le temps de rêvasser! Le petit train a mis le cap sur la Belgique. Il devrait y faire une pause à la fin du mois…le temps d’un salon.
D’ici là le convoi continue sa course folle et je devrais tirer la sonnette d’alarme pour présenter quelques mouches à Sieur Esox avant la fermeture de sa pêche et me jouer des chevesnes en seconde catégorie avec des imitations microscopiques de chironomes… Continuer à pêcher coûte que coûte….Savoir profiter du présent, n’est-il pas le secret du bonheur?