J’éprouve chaque année, à ce moment précis de la saison, l’envie de me retrouver seul sur les eaux du Lac du Bouchet. Je choisis toujours de mauvaises conditions météorologiques…qui font fuir le plus gros des promeneurs et pêcheurs…et hier, c’était le cas!
Seul, sur les eaux agitées du lac balayées par un vent constant mais tournant de 40km/h toute la journée!
Malgré le manque d’eau cette année, les arbres n’ont pas encore revêtu leurs habits flamboyants mais je ne veux en aucun cas rater ce moment là!
J’ai commencé à pêcher sur le début de la journée du côté de la berge sous le vent. J’ai piqué 4 jolies truites bien pêchues avec une imitation d’alevin de surface, puis, en ayant un peu assez de ne pas voir clairement les attaques des poissons à cause des vagues et de la réverbération, j’ai décidé de changer de côté et de me rendre au départ du vent. La traversée m’ayant permis de savourer ma salade de lentilles « AOP » du Puy en Velay… bien entendu!
Le repérage de quelques gobages très épars mais assez bruyants sur les lisses m’ont convaincu d’accrocher un scarabée au bout de ma ligne et c’est une demi-douzaine d’Arcs qui s’est laissée berner par mon imitation!
Puis les attaques en surface se sont tues. Cette accalmie m’a permis de tester un petit streamer articulé qui a rendu les truites assez dingues et j’ai pu subir un festival d’attaques d’une grande vivacité, très proche des bordures. L’une d’entre elles a tapé dans le streamer au moins à cinq reprises pour le punir… jusque dans mes palmes!
La teinte ayant déclenché le plus de convoitises fût sans conteste possible… celle du vairon!
De prises en ratés…la journée fila dans mes doigts sans que je ne me rende compte du temps passé à palmer. Comme d’habitude!
La lumière et le vent se mirent en veille et quelques chironomes, très clairs, firent leur apparition. Les derniers poissons furent donc attaqués avec une imitation de « chiro imago » à ailes, en taille 18. Celle-ci ne me quitte pas sur toute la saison en réservoir.
Oh! Que ces gobages tout en finesse me plaisent! Seul sur le lac, entre chien et loup, à méditer sur le thème du bonheur et à m’interroger sur la seule question existentielle du moment: « Celle que je viens de prendre sera-t-elle la dernière de la journée? »
Plouf…!