J’ai renoué avec l’habitude du coup du soir! Les niveaux s’y prêtent désormais et je retrouve le bonheur de ne faire plus qu’un avec la rivière, caché derrière un bloc moussu, immergé mais les jambes au chaud sous la couche du néoprène et seul le bruit de l’eau qui se faufile entre les rochers, formant d’inquiétants remous parfois sources de faux espoirs…
Le vent se calme, et le contrôle auditif prend petit à petit le pas sur le contrôle visuel.
Dans ce clair obscur magique, j’ai eu la visite de courtoisie relativement habituelle du père « Castor » et celle, plus rarissime, du Lucane Cerf-volant. Quelle joie que de voir tourbillonner autour de soi le plus grand insecte d’Europe (Coléoptère) et de contempler son profil de mâle âgé, à la paire de mandibules surdimensionnées. Le passage de ce drone de plus de 8 cm de long à l’abdomen vertical en position de vol faisant du rase motte au dessus de la surface sans ride était un clip exceptionnel de « Dame Nature ».
Hier, il a fallu attendre le dernier quart d’heure légal pour entendre quelques claquements gloutons.
De gros éphémères du genre Ecdyonurus et quelques Trichoptères sont sortis de l’eau très tardivement. Une seule prise magnifique lors de cette soirée, sur un parachute en taille14 mais cette truite de quelques 45cm a livré un superbe combat. Son coloris très sombre qui tirait sur le vert foncé était à tomber (Ce que ne rend pas la photo, rongée par la mauvaise lumière du flash).
Elle avait mis sa plus belle robe de soirée.
La lumière s’est éteinte et le bal a continué sous forme de soirée privée, sans moi…