Non, ce n’est pas le nom du dernier Western inspiré de l’œuvre de Sergio LEONE mais le résultat de ma dernière matinée de pêche!

Ayant consulté la courbe du niveau hydrographique et constaté que le niveau de la rivière était à 80 mètres cube à 6h00, j’ai décidé, au dernier moment, de tenter une sortie.

C’est qu’en ce moment et depuis le début de la saison… il faut avoir le nez fin pour espérer s’amuser un petit moment entre deux coups de baguettes magiques de la fée « électricité ».

En trois heures de pêche à vue j’aurai sorti la soie des anneaux … seulement trois fois!

La pêche à vue est ainsi « économe » en mouvements de lancers!

Par contre, c’est une chasse permanente et la traque relève parfois plus du parcours du combattant que du loisir. Se glisser là ou personne n’a laissé de trace de passage est bien souvent porteur de succès!

En remontant très discrètement une bordure, j’ai localisé une belle méditerranéenne au reflets rouilles et qui, postée entre trois cailloux dans 30 cm d’eau, semblait en appétit. J’ai noué au bout de mon bas de ligne, un gammare léger avec le dos en mousse, fait pour cette occasion. Lancer 3 mètres amont direct dans la bonne veine d’eau et ferrage parfait après que le poisson se soit décalé de 10 cm! De peur que la belle m’entraîne sur la veine centrale et qu’elle ne dévale, j’ai tenté de me décaler vers le milieu pour lui faire barrage et la garder en amont de l’épuisette. Après un joli saut pour tenter de décrocher le piercing et un beau combat, j’ai « épuisetté » cette 40 cm qui m’offrait là une belle récompense.

En continuant ma discrète remontée, j’ai aperçu un poisson du même gabarit en attente de nourriture et placé sous les branches dans un triangle d’1 mètre de côté avant une cassure qui n’allait pas me permettre de poser le moindre linéaire de soie sans faire draguer la nymphe. Ma seule solution, bien que je n’aime pas pêcher ainsi, a été de pratiquer l’arbalète avec une nymphe velue de trichoptère. La proximité avec le poisson n’allait pas me permettre un faux lancer. Après avoir analysé la situation dans ses moindres détails, j’ai lâché l’artificielle pincée entre mes deux doigts et la truite s’en est alors saisie rapidement après une dérive parfaite.

Riche de l’expérience acquise 30 minutes plus tôt avec le premier poisson pris, j’ai voulu procéder de la même manière afin de lui faire obstacle et d’éviter qu’il regagne le « centrale ». Mais la présence de blocs rocheux et  donc d’une puissance plus soutenue du courant ne m’a pas permis d’être efficace dans cette tâche! Après m’être éclaté un tibia sur une arête quelque peu saillante… le poisson a profité de cette défaillance pour s’entourer autour d’un bloc moussu et rompre ainsi son lien.

Après un petit repos bien mérité sur le tronc d’un arbre, j’ai repris ma quête. Quelques très gros barbeaux  auraient mérité le coup de ligne mais j’étais en manque de truites et il ne fallait pas perdre son temps…

Arrivé sur une cassure à fort courant, j’ai pu nettement distinguer une magnifique truite en pleine cueillette de nymphe sous la surface. Lorsqu’elle remontait et venait les chiper à 3cm sous la surface, je pouvais contempler sa grosse tête avec des belles tâches noires avant qu’elle ne remonte légèrement sa dérive. Show saisissant pour un spectateur de premier rang!

Une petite nymphe en coton accrochée au bout de mon 12 centièmes et un premier passage sans succès. Zut!

Quelques minutes plus tard, je tente un deuxième lancer. La truite se décale mais le ferrage est dans le mauvais timing. Zut de zut!

Le poisson convoité change de veine et vexé d’avoir été ainsi dupé ne reviendra plus!

La pression plus forte de l’eau sur les jambes m’indiquera une  nette augmentation du débit et signera également la fin de la partie de pêche.

Une prise, une casse et un raté… tel était le nom du film de ce matin. Un court métrage certes mais qui fût un bon apéritif. Je reviendrai!